L’heure du rendez-vous a sonnée, notre rôle est d’assurer le CP de fermeture des pistes nous obligeant à arriver en tête. Il fait nuit noire, je prends conscience que l’éclairage d’origine de la 205 sera insuffisant pour éclairer correctement la piste, et les longue-portée ne cessent de se dérégler. Heureusement, mon équipier, Yohan, possède des yeux de lynx et m’a prouvé son excellente dextérité sur piste roulante. Je me doute qu’il n’y aura pas de piège du fait de rouler de nuit. Le choix se fait donc naturellement, je lui laisse le volant et je prends en charge la navigation.
Nous débutons l’étape en groupe, entourés de 4×4 et de 205, J’en profite pour ajuster ma frontale et affiner ma gestuel pour passer du road book au Terratrip. Nous devons suivre le 4×4 de l’orga mais que je constate que nous nous éloignons du parcours indiqué au roadbook. Instinctivement, je repère une case me permettant de le rattraper.
La VHF annonce le départ, nous sommes à quelques mètres d’un croisement de plusieurs pistes et je vois les phares des véhicules, nous entourant, partir dans toutes les directions. Mon pilote m’annonce la couleur d’un ton autoritaire, « je vais où ? ! ». Je choisis la piste au cap, par rapport à la case repérée précédemment. La piste est propre, rapide et bordée de petites pierres facilitant son suivi. La Gti tient son rôle, la tenue de route est remarquable et les kms défilent à grande vitesse. Le waypoint visé se rapproche et j’aperçois, sur ma droite, le 4×4 de Gael & Loic, sur une piste parallèle, confortant mon choix. Je profite du waypoint pour synchroniser le total de mon trip avec la case du road book. Les phares des autres 205 ont maintenant totalement disparus, et le 4×4 s’éloigne subitement vers la droite, nous laissant seuls.
La noirceur de la nuit amplifie le sentiment de vitesse. J’ai du mal à distinguer la piste et ne la devine qu’aux pierres la bordant. Yohan est à l’aise et anticipe parfaitement les virages. Je le vois très concentré et ne lui parle que pour lui donner mes indications. Ça roule vite, je sens les compressions de plus en plus marquées qui m’indique que Yohan est monté d’un cran. Je lâche totalement la piste des yeux que je n’arrive plus à suivre, et me concentre uniquement sur la nav. Les waypoints s’enchaînent, les uns après les autres, je constate très vite que le road book est d’une précision impressionnante, m’évitant ainsi toute hésitation dans la prise de décision. Yohan ne ralenti plus à l’approche des changements de direction que, pourtant, j’annonce en avance. Les croisements de pistes apparaissent en un quart de second, que j’anticipe, maintenant, en comptant dans ma tête, entrainant des changements de cap très marqués, ce que n’apprécie pas vraiment la Gti au comportement survireur.
J’hésite à freiner Yohan, mais il excelle dans cet exercice. Qu’importe, la piste est sécurisée car possède suffisamment de marge en cas de sortie de route. Nous passons les waypoints aussi proche que ne le permet le GPS, soit quelques mètres, apportant une dimension magique à l’instant vécu. Yohan devine ma satisfaction. L’adrénaline fait son effet, l’euphorie est à son paroxysme. Je perds la notion de vitesse mais, étonnement, je suis très facilement le road book en regardant uniquement le trip, dont les chiffres ne cessent de s’affoler. Je ne prends plus la peine de remettre le partiel à zéro et me contente du compteur général qui ne dérive pas du road book.
Dernières ligne droite annoncée, le goudron n’est plus qu’à quelques centaines de mètres. Le groupe N de la Gti envoie ses derniers décibels. La 205 n’a pas failli, nous sommes prêts pour assurer notre CP.
Remerciements aux sponsors de la 205 Gti: Batteux Compétition, Euro 4×4 Parts, Prép’Parts, Retr’Auto Sport, sans qui nous n’aurions jamais vécu cet instant magique.
Yohan & Olivier